Malgré l’évolution positive et récente du traitement dans les médias du sujet du port d’arme en France -que l’ARPAC salue !- Français et Européens sont encore aujourd’hui trop souvent soumis à une désinformation anti-armes. Elle est la plupart du temps inconsciente mais aussi parfois délibérée, faite d’approximations mais parfois de mensonges, de facilités mais parfois d’indécence. Malheureusement, beaucoup de personnes se réfèrent à des articles partiaux pour se faire une opinion par trop définitive.

L’ARPAC vous présente l’analyse d’un sympathisant de l’ARPAC, Rodor Blake, d’un article paru dans Femmes Actuelles : Faut-il légaliser le port d’armes pour les civils ?

Nous espérons que sa réflexion personnelle en se basant sur les principes de l’ARPAC vous montre comment un article, à priori anodin et équilibré, apparaît trop complaisant et ne relaie finalement pas réellement ce en quoi consiste la volonté d’acquérir le droit de porter une arme au titre de la défense.

Merci à R.B. pour cette proposition que voici :

 

En France, l’usage d’une arme à feu pour se défendre est strictement interdit. Face à la menace terroriste, l’idée d’une réserve citoyenne armée divise les experts.

 Ce qui est inexact :
 Tout acte d'autodéfense en France étant régi par l'article 122-5 du code pénal, cet
article n'interdit en rien l'usage d'armes à feu pour la défense. Cet usage doit
respecter la proportionnalité vis à vis de l’atteinte ainsi que l’immédiateté de la
réponse.
 Ce dont il est question :
 Si aujourd'hui le citoyen lambda n'a pas le droit de s'armer (armes à feu ou autres)
pour sa défense, une réserve citoyenne armée est envisagée mais ne fait pas
l'unanimité.
 Le terme de réserve citoyenne sous entend un corps civil aux ordres de l'État,
transformant le citoyen armé en supplétif des forces de sécurités pour faire face
seulement à la menace terroriste.
 La position de l'ARPAC :
 La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (DDHC) stipule que
"toute personne a droit à la liberté et à la sûreté de sa personne" et ce, sans
forcément devoir être inféodé (rattaché par un lien de subordination constant) à
l'État. L'une des missions les plus absolues de l'État, est d'assurer la sécurité des
citoyens, or, au regard des derniers événements, ce dernier peine à mener à bien
cette mission. Le premier à en pâtir étant le citoyen lambda et anonyme. L'ARPAC
refuse que nos vies restent ainsi soumises au bon vouloir d'agresseurs au fil de
politiques ratées ou inefficaces.
 L'ARPAC ne souhaite pas transformer le citoyen en justicier solitaire ou en adjoint
des forces de sécurité. Elle souhaite créer une possibilité pour les citoyens de
s'équiper et de se former convenablement afin d'assurer leur sauvegarde dans les
situations ou leurs vies sont menacées avant que les forces de l’ordre ne prennent
le relais. Les conditions étant décrites sur le site.

 

Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI)
Le port d’arme : « Une parade efficace et rapide en cas d’attaque. »
L’expérience israélienne démontre qu’un nombre significatif de citoyens armés dans les lieux publics permet d’interrompre un acte terroriste dans les trente à quarante premières secondes. […]

 Ce qui est juste :
 Depuis le 13 Septembre 2015, Israël a enregistré sur son sol 157 attaques à l'arme
blanche, 100 à l'arme à feu, 1 attaque à la bombe et 46 attaques de véhicules
béliers.
 A ce jour le bilan total est de 40 morts et plus de 500 blessés.
 A titre de comparaison la France, dans le même laps de temps, a connu 1 attaque à
l'arme à feu, 3 attaques à l'arme blanche et 1 véhicule bélier pour un bilan
d'environ 220 morts.
 La phase la plus meurtrière d'une attaque étant lorsque celle-ci débute, plus la
réaction sera rapide et moins le bilan sera conséquent car l'agresseur est gêné voir
stoppé dans son action. Le temps de réaction moyen en Israël est de 2 minutes pour
20 minutes en France suivant les dernières annonces officielles.
 Environ 10% de la population civile israélienne porte une arme suite à une formation
sanctionnée d'un examen.
 Ce dont il est question :
 Mr de Montbrial veut s'inspirer du modèle Israélien en assurant que 200000 civils
(population de la France=66 millions) assureraient déjà un maillage convenable contre
de futures attaques terroristes. Il estime également qu'une formation de 15 jours
suffirait pour des gens sélectionnés et entraînés.
 La position de l'ARPAC :
 Par soucis d'égalité, la formation théorique et pratique au port d’arme sera ouverte
à tous les français remplissant les critères d’éligibilité puis validée par un
examen.

 

Décharger les forces de l’ordre
[…] Appeler des civils armés en renfort dans les lieux publics leur permettrait de se concentrer sur d’autres tâches sensibles […]

 Ce dont il est question :
 Mr de Montbrial base sa réflexion sur le fait que les civils armés seraient des
renforts de circonstance des autorités afin de permettre de soulager les forces de
l'ordre.
 La position de l'ARPAC :
 Comme dit plus haut, l'ARPAC ne souhaite pas que les citoyens armés deviennent des
supplétifs de la Police même si elle encourage la coopération de la Nation avec ses
forces de sécurité (voir sa charte). Le citoyen qui se formerait et s'armerait à ses
frais ne doit pas devenir une ressource sur laquelle l’État pourrait compter pour
continuer de réduire les moyens de ses agents...

 

Chaque citoyen a un rôle à jouer.
Après 70 ans de paix consécutifs, on a perdu l’habitude de se défendre. […] La riposte armée est un pas dans la bonne direction.

 Ce dont il est question :
Mr de Montbrial met en lumière notre désarmement moral suite à 70 ans de paix mais
que cela se paie aujourd'hui avec une population se reposant sur un État providence
idéal, qui n'existe pas.
 La position de l'ARPAC :
 Idem.

 

Elizabeth Johnston, déléguée générale du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU)
Il existe déjà une réserve citoyenne.

 Ce qui est juste :
 Des réserves opérationnelles existent bien au sein de la Police, Gendarmerie et
différentes Armées.
 Ce dont il est question :
 Mme Johnston juge que la réserve opérationnelle des forces de sécurités est un moyen
existant, qu’il faut le renforcer dans sa forme actuelle.
 La position de l'ARPAC :
 L'ARPAC promeut le droit du citoyen de s'armer individuellement sans devoir faire
partie d'un corps ou d'une organisation quelconque. Considérant que le droit à
l'autodéfense est un droit avant tout personnel.

 

Le monopole de la force doit rester à l’État
C’est à l’État d’assurer la défense du territoire. Il n’est pas réaliste de déléguer à des citoyens l’exécution de cette tâche régalienne. […] chacun doit rester à sa place.

 Ce qui est juste :
 La défense du territoire évoquée, tout comme la sécurité intérieure, font partie des
devoirs régaliens, c'est à dire, qui sont du ressort exclusif de l'État. L'État se
doit donc d'assurer la sécurité intérieure, le maintien de l'ordre sur le territoire
et le maintien de son intégrité.
 Ce dont il est question :
 Mme Johnston estime que la sécurité est une tâche régalienne et que par définition,
celle-ci ne peut être déléguée par l’État à des civils, même à titre individuel.
 La position de l'ARPAC :
 Mm Johnston a raison sur le caractère régalien de la sécurité intérieure, toutefois,
soulignons que le sens premier de la sécurité réside dans l'absence de danger. L’État
doit donc veiller à maintenir cette absence de danger pour le citoyen ou, si cela
échoue, à circonscrire la menace au travers de la force publique personnifiée par ses
agents.
 Cette mission étatique n'influence cependant en rien le droit de chaque citoyen à
pouvoir se préserver du danger. De ce fait, les armes à titre défensif ne peuvent pas
être la propriété exclusive de l'État.

 

Le risque d’une dérive à l’américaine
Légaliser le port d’armes, c’est ouvrir la boîte de Pandore. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe aux États-Unis […]

 Ce qui est juste :
 On estime aux États-Unis qu'il y aurai entre 270 et 310 millions d'armes légales en
circulation. Donc oui, une grande partie de la population (318 millions) possède une
arme à feu.
 Environ 33600 personnes meurent chaque année de blessures causées par balle. Ce
nombre mélange ainsi les suicides, homicides et accidents causés par des personnes
avec des armes légales ET illégales sachant que :
 -63% sont des suicides
 -33% sont des homicides dont le FBI estime que 80% d'entre eux sont dus aux
violences de gangs
 -2% sont des homicides "justifiés" (selon les lois américaines)
 -1.7% sont dus à des accidents
 -0.3% sont des décès par balle dont la cause n'est pas déterminée.
 Ce dont il est question :
 Mme Johnston cite l'exemple américain en évoquant le bilan humain annuel. Elle en
déduit qu'une arme a feu est une bien trop grande responsabilité à assumer pour de
simples civils.
 La position de l'ARPAC :
 Devant l'infantilisation flagrante de la société civile, nous rappelons d'abord que
la Nation se compose aussi de personnes capables de raisonnement et de maturité.
Preuve en est, nous confions notre santé, la construction de nos maisons, la gestion
de notre énergie ou encore le fonctionnement de nos usines et l'éducation de nos
enfants à des personnes jugées responsables.
 Outre les affirmations personnelles de Mme Johnston, le nombre de morts est avancé
comme seul argument. Sachant que vous avez tout autant de chances de mourir aux
États-Unis en faisant une mauvaise chute (33000 morts par an) que par balle,
Mme Johnston omet également de parler de l'autre coté de l'équation et du nombre de
vies sauvés.
 Pourtant en Juin 2015, le FBI a publié un rapport recensant le nombre de cas
d'autodéfense face à des crimes violents.
 Chaque année, 47000 américains mettent fin à un crime violent par l'usage ou la
menace de leurs armes. Sur ces 47000 cas, seuls 281 se soldent par un tir entraînant
la mort de l'agresseur.
 Au final, le nombre de vies sauvées par le seul port d'arme civil aux États-Unis
dépasse le nombre combiné des suicides, homicides et accidents.
 Les chiffres parlent d'eux-mêmes...
 Armer les civils ne résoudra pas les problèmes qui sont de la responsabilité de
l’État mais permettra au moins aux citoyens respectueux des lois de ne pas rester
impuissant devant le danger.