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Les ventes d’armes à feu ont atteint un niveau record aux Etats-Unis en 2015, tout comme leur possession, et selon le fabricant Smith et Wesson, la hausse n’est pas près de s’arrêter. En même temps que les statistiques des ventes d’armes progressent, le nombre de crimes violents a diminué. Une pierre dans le jardin des partisans de l’interdiction de port d’armes…

La progression des ventes annoncée par Smith et Wesson en début d’année – le plus ancien fabricant américain s’attendait à vendre pour quelque 150 millions de dollars au premier trimestre de 2016 – a été fortement sous-estimée, puisque les chiffres définitifs devraient atteindre entre 175 et 180 millions de dollars.

Dans le même temps, le nombre de vérifications de personnalité par les autorités fédérales, une obligation instituée en 1998, a franchi un nouveau record en 2015 avec 23 millions de procédures répertoriées.

 

Les ventes d’armes libres aux Etats-Unis ne font pas augmenter la criminalité

C’est semble-t-il la pression ressentie par les possesseurs d’armes et ceux qui souhaitent le devenir qui explique l’engouement actuel : plus la menace est brandie sur le plan politique de restreindre ou d’interdire la vente et la possession d’armes, plus les honnêtes gens se dépêchent d’acheter tant que cela reste légal. On peut supposer en effet que les acheteurs mal intentionnés savent trouver des circuits autres pour se fournir…

Il apparaît également que si les massacres de masse comme il s’en est produit ces dernières années sur des campus et dans les écoles déclenchent toujours un discours anti-armes de la part des politiques – de gauche en général – ils agissent comme déclencheurs d’achats chez les particuliers. C’est en tout cas ce qu’affirme le New York Times, quotidien plutôt hostile au Deuxième amendement de la constitution américaine qui pose la liberté de posséder des armes à feu.

Le journal note ainsi que plus les partisans du contrôle des armes se font entendre, plus les ventes augmentent : ils obtiennent ainsi le résultat inverse de celui qu’ils souhaitent.

 

Diminution des crimes là ou augmente la possession légale d’armes à feu

Quant à la baisse de la criminalité violente aux Etats-Unis, elle semble aujourd’hui bien établie. Ce fut la thèse d’un livre paru en 1998 : dans More Guns, Less Crime John Lott y collationnait des statistiques précises, comté par comté, permettant de mesurer la relation entre divers contrôles restreignant la vente légale d’armes et le nombre de crimes. Les mises à jour qu’il effectua en 2000 et 2010 vinrent confirmer le constat : l’augmentation du nombre d’armes vendues sous le régime de liberté est allée de pair avec une baisse du nombre de crimes violents.
Voilà qui concorde avec les statistiques de la FBI : en 1994, celle-ci évaluait de taux de crimes violents par rapport à la population à 713 pour 100.000. En 2004, il était tombé à 463 pour 100.000. Deux ans plus tard, la baisse constatée est encore plus forte : on arrive à 387 pour 100.000.

C’est le constat auquel parviennent également les universitaires Don Kates et Gary Mauser de Harvard, qui se sont penchés en 2007 sur la question de savoir si l’interdiction des armes à feu pouvait entraîner une réduction des homicides et des suicides. Non, ont-ils répondu : « Que la disponibilité des armes soit considérée comme une cause ou comme une simple coïncidence, les données macrocosmiques sur le long terme indiquent que la possession d’armes largement étalée au sein de la société présente une corrélation systématique avec la stabilité ou le déclin des taux d’homicide. (…) Les données montrent de manière constante que (…) davantage d’armes signifie moins de crimes. »

Aujourd’hui, la vente d’armes et les cours de tir qui y sont associés visent de plus en plus les personnes âgées, les retraités dont le nombre d’inscrits dans les clubs a été multiplié par quatre en cinq ans. Les femmes sont également des acheteuses de plus en plus fréquentes.

Le déclin des crimes violents peut-il être cohérent avec le sentiment d’insécurité qui paraît logiquement pouvoir être à l’origine de cet engouement ? Les statistiques sont objectives, le sentiment est subjectif et aller précisément de pair avec une volonté d’être paré à toute éventualité.

Côté criminels, on sait également calculer les risques. Une étude de criminels condamnés menée par deux chercheurs de l’université du Massachusetts a montré que 81 % d’entre eux, en recherchant une occasion de commettre un méfait, prenaient la peine de vérifier au préalable si leur « cible » était armée. 74 % évitaient de cambrioler des maisons occupées de peur qu’un des occupants ne soit armé et prêt à tirer sur les intrus ; 57 % ont déclaré qu’ils craignaient plus les citoyens armés que la police.

Il est vrai qu’il y en a bien davantage.

Anne Dolhein

Réinformation TV