Par Édouard H.

Obama at the John S. Knight Center Credit Beth Rankin (CC)

Cela n’aura échappé à personne, la nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux en ce mercredi 6 janvier 2016 : Barack Obama, lors d’un discours à la Maison Blanche auprès de parents et proches de victimes de violences armées, a prononcé un discours hautement émotionnel lors duquel il a versé des larmes. « À chaque fois que je pense à ces enfants, ça me rend dingue », a-t-il prononcé devant des parents d’enfants tués lors de la fusillade Sandy Hook. Et sans surprise, ces quelques larmes auront suffi à émouvoir les réseaux sociaux qui ont partagé en masse cette scène supposée illustrer la sensibilité du président américain.

Mais où étaient les larmes d’Obama lorsque ses drones tuaient 128 innocents dont 13 enfants lors d’une attaque par missile Hellfire le 15 octobre 2010 ? Où étaient ses larmes pour les dizaines d’autres enfants tués par des drones américains depuis son entrée à la Maison Blanche ? D’après un rapport de The Intercep dévoilé en octobre 2015, près de 90% des personnes tuées par des attaques par drone en Afghanistan étaient innocentes. Où sont les excuses, où sont les larmes pour ces dizaines d’enfants tués par la faute d’une politique menée par la main d’Obama lui-même ?

Mais l’hypocrisie flagrante de cette indignation sélective n’était malheureusement pas le seul élément scandaleux du discours du 5 janvier de Barack Obama. En effet, celui-ci a profité d’un hommage rendu aux victimes de violences armées pour affirmer sa volonté de passer des nouvelles réglementations contraignantes sur la vente d’armes à feu.

Ces nouvelles mesures se décomposeraient en 4 volets :

– L’extension des « background checks », les vérifications de casier judiciaire obligatoires pour tout achat d’arme à feu auprès d’un marchand
– Une meilleure remontée des informations lorsque des armes sont volées à un marchand
– Une base de données plus complète de personnes interdites d’achat d’armes à feu pour des raisons psychiatriques
– Une attention portée aux technologies visant à améliorer la sécurité liée aux armes à feu

Ces mesures seraient-elles efficaces ? Comme le rapporte un article du New York Times, des membres du gouvernement ont reconnu qu’ « il était impossible de prédire si les nouvelles mesures auraient fait une quelconque différence dans les récentes fusillades, y compris celle de San Bernardino en Californie ». Allons plus loin que ces membres du gouvernement : il est certain qu’aucune de ces mesures n’auraient pu changer quoi que ce soit puisque les auteurs des fusillades n’avaient ni casier judiciaire ni histoires de problèmes psychiatriques et aucune des armes utilisées n’avaient été volées.
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